FOLI KOSSI GÉRARD TETE
AKA TESPRIT
LES INVISIBLES
Exposition 11 - 30 mars 2022
Vernissage le jeudi 10 mars 18h - 21h
11 rue Michel le Comte - 75003 Paris
INFORMATIONS
TESPRIT - LES INVISIBLES
Exposition du 11 au 30 mars 2022
Vernissage le 10 mars 2022 de 18h à 21h
Galerie Mathilde M. Le Coz
11 rue Michel Le Comte - 75003 PARIS
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h
et sur rendez-vous
Impossible d’échapper à ces enfants sans visage qui nous dévisagent. Pour sa première exposition en Europe, le jeune artiste togolais Foli Kossi Gérard Tete dit Tesprit, présente à la galerie Mathilde M. Le Coz Les invisibles, sa toute dernière série d’oeuvres sur les enfants des rues du Togo, les dzimakplao, littéralement “enfants sans éducation” en mina, langue véhiculaire du sud du Togo.
La pratique de l’artiste commence dehors, dans les rues de Lomé, à la rencontre de ces enfants dont il capture la vie de tous les jours (mendiant, jouant, collectant des objets abandonnés…), et dans les décharges sauvages où il glane le matériau qui caractérise et détermine son travail : les tongs et sandales de plage usagées. Partant de clichés pris sur le terrain, l’artiste associe dans ses oeuvres l’image documentaire et le recyclage. Quand il source les semelles en caoutchouc, ses gestes se superposent même à ceux des enfants qu’il représente. Les tongs, sandalettes pratiques et peu onéreuses, sont d’ailleurs appelées comme ceux qui les portent - dzimakplao, “enfants sans éducation” - le signifiant de l’oeuvre se confondant alors complètement avec le signifié.
Lors du passage de la photographie à la taille et au collage des bouts de semelles sur la toile, Tesprit opère une simplification radicale de l’image. Le fond est uniformisé par un quadrillage ou par la répétition d’un motif tandis que le cadrage est resserré sur le ou les modèles (rarement plus de trois). Le portrait est tiré à hauteur d’épaule, parfois en pied, toujours de face - sans visage. Tesprit sculpte des silhouettes masquées d’un patchwork de semelles qui, simultanément, dissimule et universalise ses sujets. Ces enfants, Kokou, Mokpokpor ou Dzifa, qui vivent en marge de leur communauté et de la société sont les invisibles de Lomé comme les invisibles d’ailleurs. Leur tête est tournée vers nous, ils interpellent en silence, dévisagent sans regard - à notre tour, nous les regardons.
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