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ULRIKE BELLONI

Née en 1988 et travaillant entre Santa Maria di Leuca et Milan, Ulrike Belloni a été initiée à l’art de la peinture ancienne dans les studios de Charles H. Cecil à Florence. Pendant ces quatre années d’apprentissage, elle s’est formée à la sight-size technique, un procédé appliqué à l’art de la portraiture, mis au point par John Singer Sargent au XIXe siècle. 

 

Puisant ses sources au XVIIe siècle, dans le travail de Velázquez, van Dyck, et au siècle précédant chez Titien, la sight-size technique est une méthode de représentation picturale d’après nature, à la lumière naturelle et à l’échelle, qui vise à affûter l’oeil, lui apprendre à regarder. Comme pour prendre son élan, lorsqu’elle travaille, Ulrike Belloni se positionne, pinceaux en main, loin en arrière de sa toile et de son modèle mis côte à côte. Cette distance, lui permet en réalité de percevoir l’ensemble modèle-toile et de comprendre où appliquer sa touche. Une fois la peinture apposée sur la surface picturale, elle recule aussitôt, analyse son coup de pinceau et détermine son prochain mouvement. Du mur au tableau, ses portraits prennent forme au rythme de ses pas, au rythme de ce ballet bien réglé, de cette danse de séduction qui vise à capturer l’essence de son modèle. 

 

A côté de son travail de portraitiste, Ulrike Belloni développe une pratique contemporaine revisitant l’art de la nature morte du XVIIe siècle par un jeu de supports insolites et d’encadrement artisanaux. En rupture de toile et sans modèle pendant le confinement,  Belloni n’a pas pour autant arrêté de peindre, elle a renouvelé sa pratique prenant pour sujet des fruits et légumes peints sur ce qu’elle avait a disposition, soit des sacs à provision en carton. Non sans humour, l’artiste représente alors des vanités contemporaines où le contenu est représenté sur le contenant. Ses nouveaux modèles, Belloni les habille comme elle le faisait pour ses portraits : drapés et tapis orientaux ont remplacés les robes à froufrou, vases et céramiques de Delft, perles et bijoux. Citrons, coquerets du Pérou et pommes, périssables comme les sacs à usage unique sur lesquels ils sont représentés accentuent la réflexion ayant trait à la nature morte sur le temps qui passe et ses outrages. Si le support ordinaire et utilitaire tranche avec la noblesse du genre, les cadres colorés contrastent avec le style pictural créant des oeuvres singulière en va et vient constant entre le XVIIe siècle et le XXIe siècle.

 

Le travail d’Ulrike Belloni a été exposé en 2020 aux Mall Galleries de Londres à l’occasion de l’exposition de la Royal Society of Portrait Painters et en 2021 lors du 15ème salon du Art Renewal Center (ARC) à Port Reading dans le New Jersey. Cette année, une de ses oeuvres a rejoint la collection permanente du New Salem Museum dans le Massachusetts.

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